Les voitures radars privatisées déferlent dans deux nouvelles régions
Depuis hier, les signalements de voitures radars privatisés se multiplient dans de nouveaux départements, de la Vendée à la Mayenne en passant par le Cher ou le Loiret et bien d'autres encore. Après la Normandie en 2018 puis la Bretagne au début de cette année, c'est donc maintenant au tour des régions du Centre-Val-de-Loire et des Pays de la Loire de voir les voitures radars conduites par les forces de l'ordre disparaître au profit de nouveaux véhicules gérés par des sociétés privés.
Le principe des radars privatisés
Comme prévu depuis le Comité interministériel de la Sécurité Routière du 2 octobre 2015, la conduite des voitures équipées du radar embarqué GATSO MILLIA capable de flasher en roulant est progressivement confiée à des entreprises privées.
Le principe est simple, ce ne sont plus les forces de l'ordre qui opèrent les contrôles, c'est désormais un chauffeur employé par une entreprise qui conduit le véhicule radar sur des parcours définis à l'avance par les pouvoirs publics. Les voitures, qui doivent suivre le parcours qui leur est imposé, circulent 7 jours sur 7, la semaine comme le weekend ou les jours fériés, de jour comme de nuit, par tous les temps et sur tous les types de routes. Chaque voiture est utilisée en moyenne 5 à 6 heures par jour.
Le navigateur GPS avec le parcours que doit suivre le chauffeur
Ces voitures radars peuvent uniquement contrôler les véhicules qu'elles croisent (quand il n'y a pas de séparateur central) et ceux qui les doublent. Le chauffeur n'a rien à faire d'autre que conduire en suivant les ordres de son GPS puisque l'ensemble du système radar est automatisé. Il détermine automatiquement la limitation de vitesse en vigueur là où la voiture se trouve en combinant base de données des limitations de vitesses en fonction de la position GPS et lecture des panneaux de limitation de vitesse grâce à des caméras installées à l'avant et à l'arrière des voitures radars.
La seule limitation de la privatisation est le fait que les voitures radars ne peuvent verbaliser que lorsqu'elles sont en circulation mais pas lorsqu'elles sont à l'arrêt. En effet, pour faire un contrôle statique, il faut effectuer un réglage manuel de l'antenne radar, une manipulation qui n'est possible que par un agent assermenté.
Quels modèles de voiture?
Comme pour les véhicules radars des forces de l'ordre, la flotte des voitures radars privatisées est composée de plusieurs modèle de voiture qui sont toutes en version berline.
Actuellement, ce sont 83 véhicules qui circulent dans les quatre régions privatisées.
Le dernier modèle apparu est la Seat Leon même si pour le moment, une seule voiture a été repérée sur les routes de l'Eure.
Parmi les plus récentes, il y a également les Volkswagen Passat. Au moins 25 véhicules de ce type sont en cours de déploiement depuis la fin du confinement.
Une Volkswagen Passat avec radar privatisé
Mais, le plus gros contingent est formé par 35 Ford Focus. Une flotte conséquente qui a été testée sur les routes de Normandie pendant plusieurs mois et qui est maintenant dispersée dans l'ensemble des régions privatisées.
Il reste encore les premières Peugeot 308 et 508 qui ont été déployées en Normandie dès 2018 et qui elles aussi se retrouvent maintenant dans tous les nouveaux départements.
Une Peugeot 308 avec radar privatisé
Qui conduit les voitures?
L'externalisation de la conduite des voitures radars a fait l'objet de plusieurs marchés publics qui ont attribués chaque régions à des sociétés différentes.
En Normandie et en Bretagne, c'est la société Mobiom qui a la charge de faire circuler 44 véhicules (18 en Bretagne et 26 en Normandie) contre une rémunération d'environ 4,7 millions d'euros par an.
Dans la région Pays-de-la-Loire, c'est l'entreprise OTI France qui est titulaire du marché public. Elle aura pour charge de faire circuler un maximum de 19 véhicules radars avec une rémunération annuelle d'environ 2 millions d'euros.
Enfin, c'est la société Geos qui a remporté le marché pour le Centre-Val-de-Loire. Dans les six départements de cette région, vous pourrez rencontrer un maximum de 20 radars privatisés. Pour les faire circuler, la société sera rémunérée environ 2 millions d'euros chaque année.
Et les autres régions?
La privatisation de la conduite des voitures radar se poursuit région par région. Un nouveau marché public est en cours d'attribution, il concernera les régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France et Nouvelle Aquitaine et plus de 140 véhicules.
Carte du déploiement des voitures radars privatisées
Initialement prévu pour la rentrée, le déploiement des voitures radars privatisées dans ces quatre régions sera certainement retardé jusqu'à la fin de l'année. Mais avec de l'expérience acquise dans les premières régions, les entreprises retenues auront besoin de beaucoup moins de temps pour mettre les nouveaux véhicules sur la route...
Au moins quatre autres régions feront l'objet d'un appel d'offre dans les prochains mois pour une mise en place de la privatisation courant 2021.
En 2022, l'ensemble des voitures avec radar embarqué qui flashe en roulant devraient être aux mains de sociétés privées.